samedi 31 juillet 2010

Le Corbusier, 1928







Stilla, la cantatrice, avait besoin d'espaces vacants pour laisser se déployer son chant.






ça, c'était 11 mois plus tôt:


Un anniversaire sur la lune




jeudi 29 juillet 2010

Immaturité




En hommage à Stilla, et à sa jeunesse de miel et d'or - et pour toutes nos copines, qui ne veulent pas grandir.











-Merci, Telek!

DONNY OSMOND - YOUNG LOVE (1973)




Pour Stilla, qui vit le jour à la date d'hier - à une poignée d'années près.

(merci à Marielle)

L'Ordre du Temple Solidaire



-Je suis un mordu du blog de Telek et Stilla.



-on vit sous perfusion du blog de Telek et Stilla. Et on aime ça.


-Ils sont très forts, ils ont même ressuscité ma femme!



-Plutôt s'enfouir la tête dans un sac que vivre sans Telek et Stilla!


-Telek et Stilla, nous vous jurons fidélité. Amour éternel et sentiment fraternel.



-Telek, Stilla, faites de moi ce qu'il vous plaira...



-Telek, Stilla, quand vous n'êtes plus là, je fais n'importe quoi!


-Chères copines, chers copains, allez en paix, Telek veille sur vous. Continuez d'alimenter l'égrégore pour qu'il répande son baume en vous! L'assomption de notre communauté est pour demain.

28-07



Happy birthday to you... Stilla!

(et merci à Luna)

Je vous envoie un bouquet que ma main
Vient de trier de ces fleurs épanouies ;
Qui ne les eût à ce vêpres cueillies,
Chutes à terre elles fussent demain.


-Un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout...

vendredi 23 juillet 2010



Le Pavillon Philips (1958)


Le Corbusier



Iannis X.



-Alors, les travaux, ça avance?


-Ouais, ouais..



Un "diagramme" d'Edgard Varèse


Edgar(d) V.



Poeme Electronique Le Corbusier, Varese, Xenakis


En 1958, on propose à Le Corbusier de concevoir le pavillon de la Hollande pour l'Exposition universelle qui se tiendra à Bruxelles. Le projet - une commande de la société Philips - doit accueillir les dispositifs sonores les plus perfectionnés à l'époque. Le Corbusier prend la commande à contre-pied:
"Je ne ferai pas de pavillon; je ferai un poème électronique avec la bouteille qui le contiendra. La bouteille sera le pavillon."
Audace suprême, il impose qu'Edgard Varèse compose la musique qui résonnera dans l'immense flacon.
Le Corbusier transmet le projet à son collaborateur préféré: Iannis Xenakis. Il lui donne carte blanche. Dessins des plans, maquettes, modélisation de la structure... l'intégralité de la conception revient à Xenakis (avec qui Le Corbusier co-signera néanmoins le Pavillon).
Abandonnée aux mains de Xenakis, la "bouteille" imaginée par Le Corbusier se mue en une "poche stomacale" (qui digérera les spectateurs et sécrétera des sons gastriques). La structure organique est édifié. Vu de l'extérieur, le grand estomac offre le visage d'une sorte de tente monumentale, à trois pointes.

Le Corbusier passe commande à Varèse d'un "Poème électronique": "Quatre cents bouches sonores situées autour de cinq cents visiteurs" retransmettront son oeuvre. Dans l'écrin grandiose conçu par Xenakis, Varèse entend faire retentir des sonorités inouïes, définies par leur fréquences et leur intensités. Le compositeur entend "explorer l'espace musical extérieur... les sons vivants, et en faire de la musique". Des "diagrammes" se substituent à la partition traditionnelle. Varèse vient d'abolir l'antique opposition entre le son et le bruit:

"Le bruit est un son en cours de création."

Sur les parois de la caverne, des images baroques (choisies par Le Corbusier) étaient projetées lors de la diffusion musicale, sans souci de synchronisation (non sans celui de collisions fortuites).
La machinerie actionnée, crissements, gémissements, bourdonnements, chuintements s'élevaient sous les voûtes... tels des spectres sonores blafards, flottant autour d'un cortège de toreros, foetus, singes à machettes et prisonniers faméliques, à l'ombre des trois voiles paraboliques divergeant vers les cieux. Spectacle total, grande liturgie funèbre, hymne à la modernité.

Le pavillon Philips fut entièrement détruit après l'Exposition universelle.

Rome Adventure - Delmer Daves (1962)



Rome+Frankie Fanelli+Suzanne Pleshette+Troy Donahue+Delmer Daves = "L'Au-delà" (des contingences, par delà les miasmes morbides, vers l'éther supérieur). Le pays de l'Amour, quoi!

"Suddenly once more, it's good to be alive."

(merci à Marielle)


mercredi 14 juillet 2010

Delia Derbyshire, la femme qui aimait les machines



-Oscillator, dès lors que ma main te frôla, mon imagination se délia!


Delia Derbyshire & Barry Bermange : Inventions For Radio – Dreams (1964)


01 Delia Derbyshire and Barry Bermange - Intro
02 The Dreams - 1. Running
03 The Dreams - 2. Falling
04 The Dreams - 3. Land
05 The Dreams - 4. Sea
06 The Dreams - 5. Colour
07 Outro




BBC Radiophonic Music (1968)




Fusion inédite, en terre d'Albion, de sons réels et de bruissements électroniques. Modulations de fréquences, oscillations et distorsions sonores: musique abstraite (paradoxalement dite concrète) vouée par ses commanditaires audiovisuels à des fins illustratives. L'ensemble oscille entre expérimentation pure (crissements, grésillements, vrombissements etc.), paysages sonores lugubres, peuplés de créatures blafardes, et l'harmonie céleste. Musique d'opérateurs, art industriel, poésie mécanique.





Delia Derbyshire - Electrosonic


a01-quest
a02-quest fast
a03-computermaniac
a04-frontier to knowledge
a05-the pattern emerges
a06-freeze frame
a07-plodding power
a08-busy microbes
a09-liquid energy
a10-liquid energy rhythm
b01-no man's land
b02-depression
b03-nightwalker
b04-electrostings
b05-electrobuild
b06-celestial cantabile
b07-effervescence
b08-the wizards labratory
b09-shock chords


What the Future Sounded Like - part 1 of 3


Les fondateurs de EMS (Electronic Music Studios), pionniers de l'avant-garde électronique.

Unit Delta Plus, le Hasard et la Nécessité



L'organisation Unit Delta Plus fut conçue en 1966, à Londres, par Delia Derbyshire, Brian Hodgson et Peter Zinovieff. Installée dans le studio domestique de Zinovieff (un abri-jardin aménagé dans sa maison de Putney), elle avait pour but de promouvoir la musique électronique.


Dès 1966, Unit Delta Plus organise le premier concert de musique électronique en Angleterre, dans l'enceinte du Watermill Theatre de Berkshire. Les sonorités spectrales, proprement inouïes, se déploient sur un mirage scintillant de light shows, projetés par des élèves du Hornsey College of Art.

En 1967, l'organisation se produit au cours du fameux Million Volt Light and Sound Rave, performance échafaudée par les designers Binder, Edwards et Vaughan. L'événement, qui s'étend sur deux soirées, permet également d'entendre le (légendaire) Carnival of Light, pièce de musique concrète - collisions, collages sonores - bricolée par Paul McCartney.

La Unit Delta Plus se sépare en 1967, à l'issue d'un ultime concert au Royal College of Art.

Lors des performances d'U.D.P, les tonalités, timbres, hauteurs et durées des sons, intervalles temporels, réverbérations, échos et volume sont mathématiquement prédéterminés. Mais leurs variations, modulations, et leurs interactions sont aléatoires. Le cadre est rigide, le résultat imprévisible. La création libre jaillit de la contrainte.
Le compositeur est à la fois démiurge (architecte sonore, ordonnateur du chaos), et simple spectateur de son oeuvre auto-engendrée (et donc, par ricochet, partiellement destitué de sa souveraineté créatrice).

Note d'intention de la U.D.P, pour le concert présenté au Watermill Theatre:



Peter Zinovieff est le concepteur - avec la collaboration de Tristram Cary et de l'ingénieur-designer David Cockerell- de l'illustre VCS 3 (le premier synthétiseur anglais).


En 1969, Zinovieff fonde EMS (Electronic Music Studios) à Putney.




Le fidèle Tristram Cary

D. Cockerell a dessiné le Synthi Hi-Fly (fuzz, ring modulator, octaver, vibrato, phaser)

Le VCS 3 (3 oscillateurs, un générateur de sons, 2 ampli, un "ring modulator", un filtre, une "enveloppe", une réverbération, une manette de contrôle)
Le VCS 4 (deux VCS 3 solidarisés, un clavier)



-There's been, since the ancient Greeks, a very close link between music and mathematics.

lundi 12 juillet 2010

Dr. Who Theme from the BBC TV Series Realised by Delia Derbyshire & The ...



Le "tube" (à essais) de Delia. Bricolé à l'aide de bandes magnétiques, de ciseaux, d'oscillateurs, de modulateurs, un "wobbulateur", des générateurs (de sons), une chambre d'écho, et un haut voltage. Enregistré, en 1963, dans les studios du BBC Workshop, Maida Vale, London. Les studios ne s'équipèrent d'un synthétiseur qu'en 1965.

Delia Derbyshire/Blue Veils and Golden Sand



En 1968, à Camden, épaulée par Brian Hodgson et David Vorhaus, Delia Derbyshire fonde le bien nommé "Kaleidophon Studio" -d'où retentit sans tarder "An Electronic Storm" (le foudroyant premier coup de tonnerre de White Noise). Parallèlement à ses activités pour le BBC Radio Workshop, la pionnière-mercenaire des musiques électroniques collabore à la Standard Music Library, sous l'exotique pseudonyme de Li De La Russe. Ceux qui se sont allongés dans le lit (musical) de l'Anglaise savent que la couche est rugueuse, et qu'on y fait des rêves étranges (peuplés de spectres blafards).
Plus tard, elle mit son savoir-faire unique au service de quelques bandes (très) "originales" et de musiques d'accompagnement pour le théâtre. Puis, brusquement, au mitan des années 70, Delia renonça à la carrière musicale. Elle devint simple technicienne pour la radio, puis travailla dans une librairie.

Un échantillon, ci-dessus, de ses compositions fantomatiques et sidérales -musique d'hantologie, disent les pédants.

"Mais cette irréalité formulée dans les songes du souvenir n'atteint-elle pas le rêveur devant les choses les plus solides?" (Bachelard)

Reel-to-Reel Beat Matching Virtuosa



Delia Derbyshire, la sirène spectrale du BBC Workshop (studio britannique -créé à la fin des années 50- destiné à alimenter programmes télévisés et radiophoniques en musique "d'illustration" électronique).

vendredi 9 juillet 2010









-A force de tourner la tête vers toutes les filles qui passent, vous allez vous déboîter la nuque, monsieur Telek... Et ce dîner aux chandelles que vous m'aviez promis? J'attends toujours!... C'est dangereux, vous savez, de jouer avec le coeur des filles...

-... Vous disiez, mademoiselle? Oh,oh!






-bon, c'est gentil, Telek, de nous présenter tes copines, mais...



on voudrait que tu cesses de jouer les mirliflores...



nous, on voudrait seulement voir...



celle qui hante nos rêves toutes les nuits...



la plus dangereuse, la plus vénéneuse...



-Stilla? Il suffisait de me le demander, les amis! La voilà...
















-Ouais, super! Merci, Telek!



-Une couronne pour la petite!



-Stilla, que ton nom soit sanctifié!